2- Le châtelet
Le châtelet marque l’entrée au Château au XIIIe siècle. Construit alors que Robert IV d’Ivry, vassal de Philippe Auguste, détenait la garde et le commandement d’Ivry, le châtelet s’élève, au-devant de l’enceinte primitive, côté Nord-Ouest de la façade Nord. Il est constitué de deux tours circulaires de taille imposantes (5,60 m de diamètre) reliées par un mur, de même épaisseur, de plus de 5 m de haut. En levant les yeux en direction des deux tours, vous pouvez voir que le mur qui sépare ces dernières comportent en partie haute une plateforme (à l’origine une fosse profonde) de près de 4 m de large sur 7 m de long. cette plateforme est dotée du côté fossé (où vous êtes) d’un double seuil destiné à recevoir d’une part un pont-levis à flèche et d’autre part une première porte à franchir pour accéder au château. Une seconde porte se situait en arrière, dans l’enfilade, au niveau de la balustrade métallique que vous apercevez. Elle était formée par un passage charretier de 2,50 m de large percé dans la muraille du XIe siècle. En vous déportant sur la gauche vous remarquerez, en hauteur et partiellement masquée par la tour de gauche, une entrée piétonnière primitive. Son seuil correspond au niveau de l’emmottage de la tour d’origine réalisé au XIe siècle. Il est fort probable, vu sa position, que cette porte ait appartenu à un autre système de communication antérieur à la construction du Châtelet et qu’elle ait été condamnée lors de la construction de ce dernier. Au regard des vestiges mis à jour à partir de 1968, nous pouvons affirmer que le niveau bas des deux tours était creux et totalement aveugle. Par contre compte tenu de ce qu’il reste des tours et de ce que nous pouvons voir aujourd’hui en partie haute de la tour de droite, le tableau gauche d’une embrasure couverte d’une voûte et, à mi-hauteur, un décalage réduisant la largeur du mur, il est probable que les tours aient eu plusieurs niveaux et plusieurs ouvertures. Il n’existe aucune représentation du châtelet mais grâce à la découverte de corbeaux ayant servi au couronnement des tours, de tessons de bois brulé et de multiples bris d’ardoises nous pouvons déterminer que le haut des tours était doté de hourds et que ces tours étaient couvertes d’un toit en poivrière. L’ensemble ayant été incendié avant d’être partiellement détruit lors du démantèlement du château au siècle suivant. Si vous regardez la base des tours vous constaterez que celle-ci forme un fruit qui s’enfonce dans la terre. Les fouilles réalisées ont permis d’établir que ce fruit est une réalisation tardive que l’on peut situer au début de la guerre de Cent Ans afin de renforcer les bases de la tour et de pouvoir résister aux nouvelles armes (les canons). En fait les tours d’origine descendent bien plus bas afin de rejoindre le fond du fossé situé à quelques mètres au-dessous du sol actuel. Leur base, d’un diamètre légèrement supérieur est construite verticalement et est renforcée par un emmottage qui assure la protection du bâti. En vous retournant et faisant face au flanc du fossé vous pouvez repérer dans la contrescarpe (flanc du fossé opposé au châtelet) la présence de maçonnerie en pierre. Ces maçonneries marquent le début du dernier franchissement de fossé avant d’arriver au châtelet (la défense de la forteresse sur cette face étant formée de trois fossés consécutifs). Ce passage était constitué par un pont enjambant le fossé dans lequel vous vous trouvez. Nul ne peut dire si ce dernier était en bois ou en pierre. La présence de ces massifs en pierre émergeant du sol au sommet de la contrescarpe laisse supposer, en absence de fouille à cet endroit, deux hypothèses :
Dans les deux cas, compte tenu de la largeur du fossé, il est fort probable que le tablier du pont précédant le pont levis et s'arrêtant aux trois quarts de la distance, fut soutenu par des piliers en pierre ou des piliers bois (au moins 2 compte tenu de la distance) dont les massifs de base en pierre seraient sous le sol du fossé tel qu’il est visible aujourd’hui.
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