Suger de Saint Denis

 

 

Issu d’une famille de Saint Denis très liée avec les abbés de cette ville Suger de Saint Denis est né en 1080.

A l’âge de dix ans il est confié au monastère. Durant dix années il y ait l’école Saint Denis d’Estrée où il étudie en compagnie du futur Louis VI. En 1106 comme prévôt au prieuré de Berneval en Normandie il participe à la réorganisation des domaines monastiques. Deux ans plus tard, alors qu’il est âgé de 28 ans, il est à Toury en Beauce où il bénéficie de l’aide du roi pour soustraire les biens de l’abbaye à la rapine d’un seigneur propriétaire d’un château à proximité.

 
 

En 1122 Suger de Saint Denis est élu abbé de Saint Denis. Cette élection qui ne fait que reprendre les obligations de la réforme grégorienne est faite sans l'accord préalable du roi dont les évêchés et les abbayes sont des éléments importants de la stabilité de son pouvoir et pour qui il ne peut être question de laisser à des clercs la liberté de choix sans prendre un risque politique dans une période d'affrontements féodaux.

Suger tente alors une conciliation entre le respect du droit canonique de l'Église en envoyant un clerc romain auprès du pape et l'accord nécessaire du roi en dépêchant deux émissaires. Grace  à ses relations très anciennes avec le roi il obtient satisfaction et son élection est acceptée. Le lendemain de son arrivée Suger est ordonné prêtre et le dimanche suivant consacré abbé de Saint-Denis dans l'abbatiale. Une semaine plus tard le roi lui accorde la confirmation des biens et privilèges.

Durant les trente années qui suivent, il impose aux moines une stricte observance de la règle bénédictine et rétablit la clôture qui interdit aux visiteurs l’accès au cloître. Parallèlement, moyennant une somme de 200 livres, il libère les habitants de Saint Denis de certaines obligations liées au servage et notamment la mainmorte. Puis il met en chantier la reconstruction des bâtiments communautaires et l’agrandissement de l’église abbatiale.

 
 

Conseiller très influent des rois Louis VI le Gros et de son successeur Louis VII le Jeune, Suger est en 1147 régent du royaume. En rédigent la Vie de Louis VI le Gros à laquelle il ajoute deux récits qui relatent son œuvre d'administrateur des domaines monastiques et les cérémonies de consécration de son église il est à l’origine de la vocation historiographique de l'abbaye. 

Il meurt en janvier 1151 pendant l'office et est inhumé selon son désir, en signe d'humilité, à l'entrée du cloître pour que les moines se rendant à l'office ou regagnant leurs cellules passent sur son corps. Sa tombe est déplacée en 1259 dans le bras sud du transept mais en 1793 les profanateurs révolutionnaires retrouvèrent les ossements qui jetèrent dans la fosse dite « des valois ». Le peu de restes retrouvés rejoignit l’ossuaire de la basilique en 1817 mais de la dalle à jamais disparue il ne reste que l’illustration réalisée avant la révolution.

De 1122 à sa mort, Suger de Saint Denis a laissé un triple héritage. Il a donné :

  • à l'unification nationale, centrée en puissance dans le domaine royal, une tâche civilisatrice,
  • à l'art gothique la prise de conscience de son esthétique,
  • à l'histoire de France les bases de l'archivistique.