Courtine

 

Les courtines sont des murailles de défense épaisses dotée d’un chemin de ronde et de créneaux qui relient deux tours. Elles sont composées de blocages (construction formée de petites pierres ou de moellons maçonnés à bain de mortier) avec un revêtement de pierre ou de petit moellon. Le chemin de ronde qui les parcourt, en partie haute, est large. La hauteur initiale des courtines ne dépassait pas 6 m mais dès le  XIIIe siècle elle pouvait atteindre  les 10 à 12 m pour défendre les places fortes les plus importantes

La conception des courtines ont évolué au fil des siècles

Dès le XIe siècle, les courtines étaient munies à leur sommet de hourds en bois et leur partie inférieure étaient parfois percée d’archères pour voir guetter les assaillants et leurs envoyer des carreaux d’arbalète. Les moyens d’attaque s’étant développés durant le XIIIe siècle, les archères percées à la base des courtines disparaissent. Les courtines redeviennent totalement pleines à la base. Toute la défense se porte alors aux sommets, avec des mâchicoulis de pierre et des parapets crénelés couverts ou découverts. Plus tard avec l’apparition de l’artillerie les courtines sont à nouveau percées de meurtrières ou d’embrasures à leur base pour couvrir le fond du fossé. Au XVe siècle les courtines sont terrassées intérieurement, pour résister aux batteries mais aussi et surtout pour placer  de l’artillerie au niveau des chemins de ronde. Durant le XVIe les courtines sont précédées au niveau de la contrescarpe du fossé, des fausses braies ou chemins extérieurs crénelés pour à recevoir des arquebusiers battant les glacis et les fossés.

A la fin du XIIe siècle, les courtines sont équipées à leur base d’un glacis peu prononcé pour empêcher l’approche des beffrois roulants et mettre l’assaillant directement sous les trous des hourds de bois. Cette méthode est se poursuit au cours du XIIIe siècle avec l’apparition des mâchicoulis. Le profil des courtines est fait de façon à ce que les projectiles, tombant par les trous de ces mâchicoulis, viennent rencontrer un glacis à environ 3 mètres du sol et ricochent sur la pente du glacis pour venir frapper les assaillants. Au XVe siècle les bâtisseurs donnèrent plus de fruit (de pente) aux courtines pour résister aux boulets.

    

       Courtine arrivant sur une tour  fer à cheval           Courtine crénellée avec hourds         Principe de hourds en bois sur courtine

(Illustations extraites du dictionnaire raisonné de l'architecture française du XIe au XVIe siècle de Viollet Le Duc)