Charles II dit Charles le Chauve

Charles II dit Le Chauve est né en 823 à Francfort-sur-le-Main (Allemagne).

Fils de Louis Le Pieux (petit-fils de Charlemagne) il est confié dès l’âge de sept ans à un précepteur de renom, un moine à l’esprit cultivé très attaché au mythe impérial, qui fait son éducation.

Dès 829 à Worms, son père le fait duc d'Alémanie, incluant la Rhétie, l'Alsace et une partie de la Bourgogne.

Puis en 832, alors qu’il n’a que 9 ans, il le nomme à Limoges, roi d'Aquitaine en remplacement de son demi-frère Pépin 1er d'Aquitaine.

Il a 15 ans quant à l'assemblée d'Aix-la-Chapelle, son père lui accorde les territoires côtiers situés entre la Frise et la Seine. L’année suivante, en 838, il obtient un territoire assimilé à un royaume incluant le Maine et la région comprise entre la Seine et la Loire. Puis en 839, à l'assemblée de Worms, Louis le Pieux lui donne une partie de la Francie occidentale comprise entre la Meuse et la Seine, l'ouest et le sud de la Bourgogne, la Provence, la Neustrie, la marche de Bretagne, le royaume d'Aquitaine, la Gascogne et la Septimanie.

Cette ascension rapide, au détriment de ses demi-frères, provoque d’importants troubles qui agitent la fin du règne de Louis le Pieux.

A la mort de Louis le Pieux en 840  la mésalliance entres ses fils entraine génère une guerre. Charles s'unit à Louis le Germanique, contre Lothaire Ier, le frère aîné, qui aspire à les exclure du partage de l'Empire. Ensemble, ils remportent en 841 la bataille de Fontenoy-en-Puisaye, en Bourgogne. en 842, ils renforcent leur alliance en prononçant réciproquement les serments de Strasbourg, prononcés en langue romane et en langue tudesque afin d'être compris par les troupes de l'ouest comme de l'est de la Francie.

Les hostilité cessent en 843 avec le traité de Verdun qui partage l'empire de Charlemagne en trois royaumes de taille comparable:

  • Lothaire Ier reçoit la Francie médiane de la mer du Nord à l'Italie et est nommé Empereur;
  • Louis le Germanique reçoit la Francie orientale, Francia orientalis ou Germanie ;
  • Charles le Chauve reçoit la Francie occidentale, Francia occidentalis, origine du royaume de France.

Dans le même temps (840-867) les Vikings multiplient les raids. Le pillage de Nantes et la mort de l'évêque en 843 contribue à affaiblir les positions franques face aux Bretons.

Dès 843, les hostilités sont déclenchées entre Charles le Chauve et Nominoë (un comte breton). En 845, lors de la bataille de BallonNominoë remporte une victoire sur Charles le ChauveUn premier traité est conclu en 846 faisant Nominoë souverain de Bretagne.

Malgré cela les hostilités reprennent en 849, les Bretons mènent de nombreux raids en Francie occidentale (MaineAnjouPoitou), et s'emparent des cités de Rennes et Nantes.

En 851, Charles le Chauve est battu par Erispoë (roi breton), lors de la bataille de Jengland (commune de Guémené-Penfao en Loire-Atlantique). Cette défaite le conduit à signer le traité d'Angers qui cède à Erispoë les comtés de Rennes et Nantes ainsi que le pays de Retz lui reconnaissant le titre de roi en échange de l'hommage.

Quelques années plus tard, sous le règne de Salomon (nouveau roi de Bretagne), Charles est encore contraint d'accepter une extension du royaume breton. En 867, par le traité de Compiègne, Charles le Chauve concède à Salomon la péninsule du Cotentin et l'Avranchin

Parallèlement de 856 à 861, la Francie occidentale est plusieurs fois rançonnée par les Vikings, très actifs contre le royaume occidental. Charles s'engage à leur donner de grosses sommes afin que ceux-ci se retirent et cessent de piller les riches abbayes ; les Normands touchent une rançon mais reviennent. 

En raison de son incapacité à soumettre l'envahisseur, les grands du royaume, ayant à leur tête Robert le Fort, se rebellent contre Charles et demandent l'aide de son frère Louis II de Germanie. 

En 858, tandis que Charles Le Chauve assiège l'île d'Oscelle (Oissel) occupée par des Vikings, Louis II de Germanie quitte Worms et envahit le royaume de Charles. Il reçoit l'hommage des Aquitains, de la plupart des vassaux de la couronne et d'une faible minorité de prélats sous l'autorité de l'archevêque de Sens qui lui donne l'onction du sacre. Charles est contraint de se réfugier en Bourgogne. Plusieurs évêques réagissent, sous la conduite de l'archevêque de Reims demandant le départ des Francs orientaux et le retour de Charles. Louis II de Germanie acculé s'exécute. Profitant de la situation  Charles réussit à rassembler des troupes et marche vers le nord. Arrivées à Jouy, près de Soissons les deux armées se font face. Devant l’importance de l’armée de que Charles, Louis II de Germanie se retire sans combattre. Cette situation est propice à Charles le Chauve qui doit parallèlement soutenir plusieurs guerres contre son neveu Pépin II d'Aquitaine pour conserver son contrôle sur l'Aquitaine.

          

En 864, par l'Édit de Pîtres, Charles crée  La monnaie (aujourd’hui c'est l'une des plus anciennes institutions françaises

Après la mort de Lothaire II de Lotharingie, Charles le Chauve est couronné roi de Lotharingie en septembre 869 à Metz par l'archevêque de Reims. Bien que tous les évêques et grands laïcs de Lotharingie souhaitent l'avènement de Charles et que ce dernier eut pris des engagements envers ses nouveaux sujets Charles le Chauve dû céder une partie du territoire à Louis le Germanique.   En 870, par le traité de Meerssen la frontière entre leurs deux royaumes suit alors la Moselle et Charles le Chauve reçoit la partie nord du royaume de Provence.

En 875, après la mort de Louis II, héritier du trône impérial, ainsi que des royaumes d'Italie et de Provence, Charles le Chauve entreprend un voyage en Italie où, en 875 à Rome, il est couronné empereur par le pape Jean VIII.

A la mort de Louis le Germanique en août 876. Charlesle Chauve en profite pour envahir la Lotharingie orientale. Mais il essuie une sévère défaite près de Coblence. Contraint de revenir en France après un passage en Italie pour porter secours au Pape Jean VIII, il  est atteint d'une pleurésie sur le chemin du retour.

Charles le Chauve se réfugie à Aussois où il meurt, en 877, des suites de cette maladie.