13- Le boulevard Nord
Le boulevard Nord s’étend du front occidental à la tour Nord et recouvre tout l’espace compris entre le front Nord et la façade Nord de la tour d’origine. Comme le boulevard Ouest le boulevard Nord servait à la fois de passage et à la circulation et au maniement des machines de guerre (mangonneau, pierrière, trébuchet, etc.) en temps de conflit. Dans l’angle Nord-Ouest, le long du front Nord, vous pouvez voir au sol un espace empierré. Il correspond à un escalier en colimaçon de construction tardive (XIVe-XVe siècle) qui permettait d’accéder au haut de la coursive Ouest. Cet escalier en pierre fragile, genre tuffeau, découvert au moment du dégagement du château dans les années 1970-1980 à progressivement disparu au fil des années en raison des intempéries et, il faut le dire, par l’érosion due au non-respect de cet espace par les visiteurs qui l’empruntaient à tout moment. Aujourd’hui il ne reste qu’un morceau du noyau central que nous avons extrait de son emplacement pour le placer en lieu sûr à l’abri de toute convoitise. Seul ce dallage situe et marque l’emprise globale de l’escalier. A la suite, dans l’alignement du boulevard Ouest, vous faites face au haut du châtelet avec son passage charretier. En vous rapprochant de la grille vous remarquerez au sol et légèrement en contrebas les marques des deux seuils ayant servi d’assise au pont-levis. De ce point en regardant dans l’axe il est aisé de voir sur la contrescarpe en face deux débuts de construction en pierre. Ce sont les piles de la culée à partir de laquelle partait le pont en pierre enjambant le dernier fossé avant la forteresse. En poursuivant votre avancée, tout de suite après le passage charretier du châtelet vous remarquerez un espace rebouché en pierre pour raison de sécurité. C’est la poterne qui servait de passage aux personnes à pied. La muraille s’étend ensuite jusqu’au haut de la tour Nord. Si vous l’observez bien vous remarquerez qu’elle a conservé son enduit d’origine : un crépi à la chaux qui parfois change légèrement de couleur passant de l’ocre clair à l’ocre légèrement rosie. Après mainte recherche il s’avère que cette différenciation résulte des gens et de l’époque où cette muraille sans cesse attaquée et partiellement détruite a été reconstruite. Les parties les plus claires seraient l’œuvre des Français et les parties rosées anglo-saxonnes. Les Anglais, Ecossais ou autres Britanniques incorporaient de la brique pilée dans leur mélange afin de rendre l’enduit plus résistant. Une légère montée due aux remblais non évacués conduit à une petite plateforme qui dessert le haut de la tour Nord. Cette partie terminale fait face à la gaine de défense et au donjon qui la surplombe.
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