12- Façade Ouest de la tour d'origine
Vous voici face à la façade Ouest de la Tour d’origine. La position légèrement en hauteur vous permet d’avoir une vue d’ensemble de la forteresse et de distinguer toutes les périodes d’évolution du site. Derrière cette façade se dessine une grande cour rectangulaire de 26,70 m de long sur 11,50 de large : c’est la Tour d’origine du Xe siècle. Juste derrière, en partant de l'intérieur de gauche à droite, vous apercevez :
Ces deux premiers ajouts fond partie de la construction réalisée par l’architecte Lanfred au Xe siècle. Une troisième partie, dans le prolongement à gauche, complète l’ensemble pour reformer un rectangle. C’est le cellier n°3 qui est aujourd’hui à ciel ouvert. Le dessin global, Tour d’origine et celliers, forme le plan de la forteresse au début du XIe siècle, avant la conquête de l’Angleterre par Guillaume le Conquérant. C’est ce plan qui après la victoire d’Hasting en 1066 aurait servi, sur les conseils de Roger d’Ivry, échanson du duc de Normandie, de modèle pour construire la White Tower (Tour Blanche) de Londres en 1070. Avec la façade Nord de la Tour d’origine qui s’étend sur 30 m de long, vous avez un premier aperçu de la construction initiale. Elle est entièrement d’un appareil de pierre en opus spicatum (en épis ou arêtes de poisson) caractéristique des premières constructions fortifiées au Xe siècle. Bornée de gros contreforts d’angle elle est jalonnée de deux autres contreforts plats, dont vous constaterez aisément que l’un des deux est double. Cette distinction est en partie due à la surélévation de la construction réalisée après emmotement du rez-de-chaussée au XIe siècle et certainement au fait qu’il fallait chauffer les lieux et donc prévoir des conduits. Le double contrefort correspondrait à la consolidation de la façade qui aurait englobé un conduit de cheminée au niveau de l’étage. Entre chaque contrefort vous distinguez nettement plusieurs ouvertures en forme oblongue (longue, étroite, arrondie en partie haute et formant une ouverture en sablier). Ce ne sont ni des archères, ni des meurtrières mais des jours que l’on doit à l’ingéniosité de l’architecte. Leur aspect caractéristique avec des jambages en pierres de taille qui réduisent la largeur d’ouverture vers l’intérieur et une voute constituée d’une alternance de pierres et de briques révèle leur double utilité : défensive et fonctionnelle voulue en ces époques troublées. Elle s’explique ainsi :
Lorsque vous serez à l’intérieur de la tour d’origine et que vous verrez l’autre face des jours vous comprendrez davantage ce que nous venons d’expliquer. Avant de poursuivre, observez la partie droite de la façade. Le haut du mur forme un seuil assez large et surplombe un jour obstrué. Le jour obstrué date de l’emmotement du Xe siècle. Lorsque la Tour d’origine, qui était totalement ensevelie jusqu’en 1968, a été remise à jour en terrassant la zone qui sert maintenant d’accès à l’intérieur, tous les jours étaient obstrués de cette façon. C’est grâce aux efforts de restauration qu’ils ont pu être réhabilités tels qu'ils existaient sur la Tour d'origine. Le seuil correspond à l’accès de cette tour après son premier emmottement au XIe siècle et surtout celui du XIIIe siècle après la construction du châtelet d’entrée. Le sol du boulevard où vous êtes correspond au seuil du châtelet et au seuil d’accès à la tour. Nous reviendrons sur cet accès lorsque nous serons à l’intérieur.
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