14- Façade Nord de la Tour d'Origine

     
 

 

Construite, comme la façade Ouest, entièrement en Opus spicatum (en épis ou arêtes de poisson) la façade Nord de la Tour d’origine fait 15 m de long.

Elle est bornée du côté droit par un contrefort d’angle en pierres de taille qui fait la liaison avec la façade Ouest et est prolongée en bas du côté gauche par le mur de la chapelle surmonté de la gaine de défense, elle-même dominée par le donjon. La différence d’appareil des pierres permet de distinguer les différents secteurs décrits.

Vous remarquerez certainement que la façade est parsemée à intervalle régulier et à une hauteur régulière d’environ 1,20 m de trous. Ce sont les trous de boulin. Le boulin est la pièce de bois équarri sur une certaine longueur qui fichée dans la paroi servait de soutien aux échafaudages durant la construction. Chaque niveau de trou correspondant à un niveau d’échafaudage. Cela permet d’évaluer la hauteur visible d’une construction et si un trou est proche de l’arase du mur (le haut) de savoir que cette construction montait plus haut en cet endroit. De même, si les trous sont près du sol, c’est que la partie émergeante du mur descend plus bas que le sol actuellement visible. A ce stade de la visite une dernière précision est nécessaire à propos de ces trous ou des façades en général : tous les murs que vous voyez étaient enduits de chaux afin de dissimuler toutes failles ou faiblesses possibles dans la muraille et que l’assaillant ne puisse se référer à ces points faibles pour détruire la forteresse.

En partie centrale deux contreforts plats encadrent un passage voûté de 3 m de long et 1 m de large totalement en pierres et dénué de tout dispositif de fermeture qui, aujourd’hui, mène à l’intérieur de la tour. Compte tenu de la hauteur, il est peu probable que ce passage ait été l’accès originel à la tour. De plus, la présence près du sol de trous de boulin indique, comme nous venons de le voir, que cette ouverture, à moins d'avoir été précédée d’un escalier, ait pu être utilisée comme passage. Des études et comparaisons avec des constructions similaires sensiblement de la même époque nous ont amené à penser que cette ouverture servait plus de lieu de décharge dans ce que l’on appelait alors une souillarde. La souillarde était une construction précaire en bois reposant dans le fossé et coincée entre deux contreforts plus rapprochés (c’est le cas) dans laquelle on déversait tous les déchets. Une fois pleine, la souillarde était brûlée et une nouvelle était reconstruite. Un système judicieux, ancêtre de nos vides ordures et qui offrait, bien avant que nous n’en parlions, une solution très écologique.

 

 
 

 

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