Louis VI dit Louis le Gros

 

 

Fils de Philippe 1er et de sa première épouse Berthe de Hollande, Louis VI dit Le Gros est né en 1081. Il est élevé avec un certain Suger qui deviendra plus tard le fameux abbé de Saint Denis que nous connaissons et qui restera son plus proche ami et conseiller

 
 

Louis VI le Gros

Très vite au service de son père, il assiste dès 1092 à l’invasion du comté de Vexin et des villes de Mantes et de Pontoise, puis il prend part en 1097 à la guerre défendant le Vexin contre Guillaume le Roux, roi d'Angleterre. Le 24 mai 1098 il est à adoubé chevalier, par son cousin Gui Ier de Ponthieu comte de Ponthieu ce qui l’associe au trône. Il entreprend alors un combat contre le duc de Normandie et les sires châtelains du domaine royal qui se montrent souvent rebelles à l'autorité royale. Son père étant devenu impotent, incapable de gouverner et de combattre, il se voit confier le gouvernement effectif du royaume en qualité de «rex designatus » (roi désigné) entre 1101 et 1105. C’est l’époque où il est également investi du  comté de Vermandois.

Alors qu’il règne seul depuis plusieurs années son père meurt en juillet 1108. Son demi-frère voulant l’empêcher d’accéder à Reims il se hâte de rejoindre Orléans où il est sacré roi dans la cathédrale Sainte-Croix d'Orléans, recevant « l’onction très sainte » de la main de Daimbert, l’archevêque de Sens. 

 
 

 
       

de gauche à droite le Couronnement de Louis VI à Orléans, Hoimage de  Almeric à Amiens et Louis VI roi

 
 

Dès son avènement Louis VI encourage les mouvements communaux, associations professionnelles sociales ou religieuses. Dès 1110, il octroie aux habitants des villes divers avantages fiscaux et le droit de s'administrer sous la direction d'un maire. Durant plus de trente ans (1101-1135) il lutte contre le brigandage perpétré par certains seigneurs du Nord du domaine royal assurant aux capétiens la liberté de circuler entre Paris, Orléans et Melun.

Selon Orderic Vital, en mars 1113, lors d’une entrevue à Gisors entre Louis VI le Gros et Henri Ier Beauclerc, le roi de France concède à son homologue « toute la Bretagne » c'est-à-dire la vassalité directe de la Bretagne.

En 1115 le jour des Rameaux, il est à Amiens, pour soutenir l'évêque et les habitants de cette ville dans leur conflit avec le seigneur de La Fére qui refusait de reconnaître l'octroi d'une charte accordant des privilèges aux habitants de la commune. Arrivé avec une armée pour aider les bourgeois à faire le siège de la forteresse dominant la ville d'Amiens, Louis VI reçoit une flèche dans son haubert ce qui le contraint à partir sans vaincre les assiégés réfugiés dans une tour réputée imprenable.

L’année 1119 est une année particulière dans le règne de Louis VI et l’histoire de France :

Au cours des premiers mois il adresse une lettre au pape Calixte II dans laquelle il se proclame : « roi de la France, non plus des Francs, et fils particulier de l'Église romaine ». C’est la première fois que la mention officielle du mot France. Apparaît. Jusque-là, les clercs et les poètes parlaient plutôt de la Gaule, de la Francie (ou Francia) ou du royaume des Francs.

 
 

Enluminure représentant Louis VI face à Henri 1er Beauclerc lors de la bataille de Brémule

À l'été 1119, Louis VI mène une campagne de pillages et de dévastations dans le Vexin normand depuis sa base avancée des Andelys (un château remis par Amaury III de Montfort comte d'Évreux). Le 20 août, il se dirige avec 400 fidèles chevaliers vers le château normand de Noyon (aujourd'hui Charleval) qu'il espère prendre avec l'aide de traîtres présent dans sa garnison.

C’est la bataille de Brémule qui l’opposera à Henri Ier Beauclerc roi d’Angleterre. La rencontre se termine par une défaite sévère pour Louis VI qui est contraint à fuir repart à se réfugier aux Andelys. C’est au cours de ce repli, et suite à l’instigation d’Amaury III de Montfort que, passant par Ivry, il assiège la ville et incendie le château.

Dans les années qui suivirent, Il manifeste son autorité royale en intervenant en 1122 et 1126 en Auvergne. 

 
 

En 1124 Louis Vi fait pour la première fois appel à l’ost lorsque l’empereur germanique Henri V aide Henri 1er d’Angleterre dans le conflit qui l’oppose à Louis VI pour la succession dans le duché de Normandie et qu’avec une puissante armée il avance jusqu’à Reims. De nombreux vassaux répondent présent et forment une immense armée alors que Louis VI ait été chercher l’oriflamme à Saint Denis. Mais l’inévitable affrontement ne se produisit pas. Henri V impressionné par un tel déploiement et prétextant des troubles dans sa capitale, se retire sur Metz sans combattre.

Louis VI intervient encore deux fois dans le grand fief de Flandre :

  • Une première fois après l'assassinat du comte Charles Ier de Flandre en 1127. Appelé pour punir les meurtriers il organise l'élection d'un nouveau comte à Arras. Ayant écarté plusieurs prétendants, il impose Guillaume Cliton le fils de Robert Courteheuse à la tête du fief. Cette élection est confirmée par les bourgeois de Gand, Bruges, Lille, Saint-Omer qui en profitent pour obtenir des franchises.
  • Une seconde fois en 1129 après la mort de Guillaume Cliton dans un combat contre ses vassaux révoltés, il intronise alors son concurrent Thierry d'Alsace comme comte de Flandre
 
 

Image illustrant la mort accidentelle de Philippe de France

En 1131 la mort accidentelle de son fils Philippe, couronné roi associé en 1129,  conduise son frère cadet, Louis le Jeune, pourtant destiné à devenir ecclésiastique, à devenir à son tour roi associé ce qui aura pour effet qu’à partir de 1135 Louis VI règnera mais sans gouverner.

La paix conclue par Louis VI avec Etienne de Blois, roi d’Angleterre, reçoit l'hommage d'Eustache fils de ce dernier, pour la Normandie. 

Au début de l’été 1137, suite à des rapports amicaux avec Guillaume X d’aquitaine Louis  Vi  reçoit don des terres de ce dernier ce qui permet à la dynastie capétienne de reprendre de l’influence dans la France méridionale mais il tombe malade suite à une expédition punitive  contre un seigneur pillard près de Gien.

Retiré au château de Béthisy-Saint-Pierre situé entre Compiègne et Senlis il meurt d’une dysenterie causée par un excès alimentaire qui l’avait rendu obèse.  

Il est inhumé en l'église de l'abbaye royale de Saint-Denis.